samedi 16 janvier 2010

Pierre Seghers : Poète

Au monstre des secrets je plie sans jamais rompre
Jusqu'à l'existance et la voix,
Je me lie à mon temps qui roule entre mes doigts
Comme un bracelet d'or ou d'ambre.

Je sens autour de moi la vie morte, passée
Mon sang la polit chaque jour
Tel un bijoux dans sa coquille de détours
Aussi fluide que la pensée.

Ce qui fut m'est léger. J'invente, j'imagine
Je tresse la nuit, le soleil
Je réponds en offrant les champs et les abeilles
L'espoir, le jour que je devine.

Sur mes chariots la vie balance ses navires
De foin, de mers et de parfums
Et je feint d'oublier le début et la fin
Il n'est de réel que de dire.


Le Domaine public

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